Formation duale : comprendre le modèle en France et en Suisse
Publié le 15/09/2025 14:53

La formation duale suscite de plus en plus d’intérêt en Europe. Ce modèle, qui combine enseignement théorique et pratique professionnelle, répond à une question centrale : comment préparer les jeunes à entrer efficacement sur le marché du travail ? Si la France avance progressivement sur ce terrain, la Suisse, elle, a déjà fait de la formation duale un pilier de son système éducatif. Certaines écoles privées helvétiques ont même développé une expertise particulière dans l’organisation de stages rémunérés pour leurs étudiantes et étudiants.
Qu’est-ce qu’une formation duale ?
La formation duale repose sur un principe simple : alterner les périodes de cours théoriques dans une école ou un centre de formation avec des périodes de pratique dans une entreprise. L’étudiant ou l’apprenti ne reste pas uniquement assis en salle de classe ; il acquiert aussi des compétences directement dans le monde professionnel.
Ce système présente plusieurs avantages :
- Une meilleure compréhension des notions apprises en cours grâce à leur application immédiate.
- Une insertion professionnelle facilitée, puisque les jeunes développent une expérience concrète.
- Un lien plus fort entre le monde académique et les entreprises, qui peuvent participer activement à la formation de leurs futurs collaborateurs.
La formation duale concerne aussi bien les métiers techniques et manuels que des secteurs comme le commerce, la finance ou l’informatique. Elle s’inscrit dans une logique d’apprentissage actif et vise à réduire l’écart entre les savoirs théoriques et les compétences exigées sur le terrain.
La situation en France
En France, la formation duale se rapproche du système de l’apprentissage et de l’alternance, déjà connu et pratiqué. Ces dispositifs permettent aux étudiants de partager leur temps entre un établissement d’enseignement et une entreprise, tout en percevant une rémunération. Cependant, le modèle reste encore en développement et ne couvre pas l’ensemble des filières.
Plusieurs freins existent :
- La perception persistante que l’alternance serait réservée à certains métiers techniques ou à des profils spécifiques.
- Des disparités selon les régions et les secteurs, qui rendent l’accès à une formation duale inégal.
- Des difficultés administratives et logistiques pour les établissements, qui doivent trouver suffisamment d’entreprises partenaires.
Depuis quelques années, les pouvoirs publics encouragent néanmoins le recours à l’alternance, en mettant en avant ses avantages pour les étudiants comme pour les employeurs. La progression est réelle, mais la France n’a pas encore atteint le niveau de généralisation observé dans d’autres pays européens.
Un modèle déjà bien implanté en Suisse
La Suisse est souvent citée comme un exemple en matière de formation duale. Dans ce pays, près des deux tiers des jeunes choisissent la voie de l’apprentissage après l’école obligatoire. Le modèle est valorisé socialement et reconnu par les entreprises comme un vecteur d’efficacité.
Là-bas, la formation duale n’est pas perçue comme une alternative « de seconde zone », mais comme un choix stratégique pour développer des compétences solides et accéder rapidement à l’emploi. Les entreprises jouent un rôle majeur : elles accueillent les apprentis, leur fournissent un encadrement et contribuent activement à leur progression professionnelle.
Cette approche pragmatique permet à la Suisse d’afficher un taux de chômage des jeunes parmi les plus bas d’Europe. Les étudiants formés dans ce système disposent d’une expérience professionnelle substantielle au moment d’entrer sur le marché du travail, ce qui constitue un avantage indéniable.
Le rôle des écoles privées et les stages rémunérés
Outre les dispositifs publics, certaines écoles privées suisses se distinguent par leur capacité à intégrer pleinement la formation duale dans leurs cursus. Elles ont l’habitude de placer leurs étudiantes et étudiants dans des entreprises partenaires, souvent grâce à des réseaux bien établis.
Une caractéristique importante de ces stages est qu’ils sont fréquemment rémunérés. Pour les jeunes, cela constitue un soutien financier précieux et une reconnaissance concrète de leur contribution. Pour les entreprises, c’est aussi un moyen d’attirer des profils motivés et de tester d’éventuels futurs employés dans des conditions réelles.
Ces partenariats renforcent la crédibilité des écoles, qui peuvent mettre en avant le taux d’employabilité de leurs diplômés. Pour les étudiants, l’expérience est doublement enrichissante : ils apprennent leur futur métier tout en découvrant la culture d’entreprise, le fonctionnement d’équipes professionnelles et les exigences du marché.
Une réponse aux défis de l'époque
La formation duale représente une réponse moderne aux défis de l’éducation et de l’emploi. En France, le modèle progresse mais reste encore à développer pour toucher un plus grand nombre d’étudiants. En Suisse, en revanche, il fait déjà partie intégrante du système éducatif et bénéficie d’une large reconnaissance. Les écoles privées y jouent un rôle actif en multipliant les opportunités de stages rémunérés, offrant ainsi à leurs élèves une expérience précieuse.
À l’heure où l’adéquation entre formation et marché du travail devient une question cruciale, le modèle suisse montre qu’une alternance bien structurée peut être bénéfique à la fois pour les étudiants, pour les écoles et pour les entreprises.